Cette liste présente les réseaux et mouvements de la Résistance intérieure française, de 1940 à 1944.
Parmi les différentes organisations de la Résistance intérieure française, on a coutume de distinguer les réseaux et les mouvements. Un réseau est une organisation créée en vue d'un travail militaire précis (renseignement, sabotage, évasion de prisonniers de guerre et de pilotes tombés chez l'ennemi). Un mouvement a pour premier objectif de sensibiliser et d'organiser la population.
Les réseaux de la France libre dépendaient de son service secret, le Bureau central de renseignements et d'action (BCRA).
Mouvements
Huit grands mouvements
Les huit grands mouvements qui, à partir de , seront membres du Conseil national de la Résistance, sont les suivants :
- Ceux de la Libération (CDLL), plutôt de droite.
- Ceux de la Résistance (CDLR), apolitique, créé le .
- Combat, plutôt démocrate-chrétien.
- Franc-Tireur, fondé à Lyon en 1941, dirigé par Jean-Pierre Lévy, plutôt de gauche.
- Le Front national, communiste (avec une minorité de membres de la SFIO et de militants de gauche, sans rattachement à un parti).
- Libération-Nord, SFIO (socialiste, hégémonique avec minorités du reste de la gauche).
- Libération-Sud, plutôt de gauche.
- Organisation civile et militaire (OCM), créé en septembre-octobre 1940, d'abord plutôt de droite avec une tendance conservatrice puis marquée par l'importance grandissante de sa minorité socialiste qui devient majoritaire ensuite au cours de la guerre et qui ont deux sur trois dirigeants membres du PCF le .
Regroupements des grands mouvements
- Mouvements unis de la Résistance (MUR). Regroupement en des principaux mouvements de la zone sud (Combat, Libération-Sud et Franc-Tireur).
- Le Mouvement de libération nationale (MLN). Créé au début de 1944 par regroupement des Mouvements unis de la Résistance et de plusieurs mouvements de la zone nord.
Autres mouvements
Outre les huit grands mouvements de résistance membres du CNR, on compte 174 autres mouvements de résistance homologués par l'Etat après 1945. Parmi eux :
- Alliance, créé en septembre 1940 et dissous en 1945
- L'Armée secrète, créé en septembre 1942 et fondue en février 1944 dans les Forces françaises de l'intérieur (FFI), avec l'Organisation de résistance de l'Armée (ORA, giraudiste) et les Francs-tireurs et partisans français
- L'Armée des Volontaires, créé en 1940 et détruite début 1942
- Défense de la France, créé en juillet 1941 et fusionne en 1944 le Mouvement de libération nationale
- Combat Zone nord, détruit
- Le Groupe de la rue de Lille
- L'Insurgé, mouvement socialiste de résistance créé dans le Rhône
- Mouvement national des prisonniers de guerre et déportés (MNPGD)
- Organisation de résistance de l'Armée (ORA) (résistance issue de l'Armée d'armistice, obéissant au régime de Vichy, apparue après l'invasion de la zone Sud par les Allemands en , ne reconnaissant difficilement le général de Gaulle comme chef des forces de la Résistance qu'en ).
- Témoignage chrétien de Pierre Chaillet, mouvement catholique créé en 1941 à Lyon puis étant étendu à d'autres secteurs dont Paris
- Vengeance
- Groupe Ponzán, réseau d'évasion fondé par le républicain espagnol Francisco Ponzán Vidal à Toulouse, auquel a participé notamment la résistante déportée Elisa Garrido.
- Libérer et Fédérer, mouvement cofondé par l'antifasciste italien Silvio Trentin
Réseaux
Légende :
- Nom du réseau : dans le cas d’un réseau homologué FFC (Forces françaises combattantes), est indiqué le nom sous lequel le réseau a été enregistré, complété le cas échéant (dans le cas des réseaux « Buckmaster ») par son nom de code opérationnel (exemple : Abélard—DIPLOMAT).
- Type : Cette colonne indique l’activité principale du réseau : Act. = réseau action (sabotage, attentats, guérilla) ; Év. = ligne d’évasion ; Rens. = réseau de renseignements ; Ts = tous types
- Hom. : dans le cas d’un réseau homologué FFC, est indiqué le numéro (compris entre 1 et 238, sauf 219 non utilisé) correspondant à l'enregistrement du réseau au SHD (son dossier y est archivé sous une cote comprenant le repère « GR 17 P » suivi du numéro en question) ; dans le cas d’un réseau non homologué FFC, est indiquée la mention « n.h. », signifiant « non homologué ».
- Rattacht : BCRA = réseau rattaché au BCRA, le service secret de la France libre ; MI-6 = réseau de renseignements rattaché à l’Intelligence service (britannique) ; MI-9 = réseau d’évasion rattaché au MI-9 ; OSS = réseau rattaché à l’Office of Strategic Services (services secrets des États-Unis) ; SOE-F = réseau BUCKMASTER, c’est-à-dire réseau action rattaché à la section F du Special Operations Executive (britannique) ; SOE-RF = réseau action rattaché à la section RF du SOE, celle qui opérait en coordination avec le BCRA ; SOE-DF = réseau d’évasion rattaché à la section DF du SOE.
Sigles et abréviations : Act. = réseau action ; BCRA = Bureau central de renseignements et d'action ; CDLL = Ceux de la Libération ; CDLR = Ceux de la Résistance ; CDM = Camouflage du matériel ; CND = Confrérie Notre-Dame ; EM-PTT = État major Postes, Télégraphes et Téléphones ; Év. = ligne d’évasion ; NAP = Noyautage des administrations publiques ; NNB = Nord-Normandie-Bretagne ; OCM = Organisation civile et militaire ; PCC = Poste de commandement du courrier ; PSW—AFR = Polska Sluzba Wywiadowcza-Afrika ; Rens. = réseau de renseignements ; SOE = Special Operations Executive ; SSMF—TR = Service de sécurité militaire français et Travaux ruraux ; ZO = zone occupée.
Centrales de renseignements
A l'initiative du Colonel Passy, 2 centrales furent créées pour assurer les liaisons avec Londres :
- Coligny, dirigée par Jean Tillier, travaillait avec la Confrérie Notre-Dame et les réseaux Centurie, Cohors et Fana.
- Prométhée, dirigée par Guy Duboÿs (Chevalier) et Jean Guyot (Gallois), transmettait les renseignements des réseaux Manipule, Turma, Legio, Vélite, Luth et Curie. Elle fut renommée d'abord Parsifal, puis Phidias et enfin Praxitèle.
Ces centrales disposaient de plusieurs appareils d'émission radio et elles versaient aussi leur budget aux réseaux pour lesquels elles opéraient.
Groupes
- La Main noire de Marcel Weinum (Alsace)
- La Feuille de Lierre de Edmond Erb (Alsace)
- Réseau Wodli, en Alsace
- Groupe Mario, en Moselle
- Groupe Derhan, en Moselle
- Groupe Valmy, créé par Raymond Burgard
- La France continue de Paul Petit
- Groupes mobiles d'Alsace (GMA)
- Groupe Politzer
- Groupe des chimistes
Corps francs
- Pommiès
Notes et références
Bibliographie
- Stéphane Longuet et Nathalie Genet-Rouffiac (sous la dir.), Les Réseaux de Résistance de la France combattante, dictionnaire historique, préface d’Olivier Wieviorka, Service historique de la Défense – éditions ECONOMICA, 2013.
- Guillaume Pollack, L'Armée du silence. Histoire des réseaux de résistance en France 1940-1945, Paris, Tallandier/Ministère des Armées, 2022.
- Olivier Wieviorka, Histoire de la résistance : 1940-1945, Paris, Perrin, , 574 p. (ISBN 978-2-262-02799-5).
- Claude Bénech, L'incroyable histoire du réseau Shelburn, préface de Jeanne Huot-Campinchi, fille du fondateur et chef du réseau d'évasion, éditions Coop Breizh.
Voir aussi
Articles connexes
- Les Justes parmi les nations (résistance individuelle ayant sauvé des Juifs )
- Résistance intérieure française
- Liste des réseaux de la section F du SOE
- Liste de résistants en France
Liens externes
- « Liste des réseaux homologués FFC et reconnus FFL », (consulté le ).
- Pierre Tillet, Tentative de reconstitution de l’historique des in(ex)filtrations d’agents en France de 1940 à 1945 (Passages frontière, Parachutages, atterrissages et débarquements) — document référençant plusieurs mouvements, réseaux ou missions, en particulier pour Overcloud.
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